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Theme Park

Theme Park


Joystick n°51 - Juillet/Août 1994

SUR PC . EDITEUR ELECTRONIC ARTS
Bourré d'humour et très complet, ce nouveau jeu Bullfrog ravira tous les amateurs de Sim City et autre Settlers. Une fois que vous aurez goûté à Theme Park, malgré ses quelques défauts, vous n'en décrocherez pas
!

Après des "jeux à objectifs" comme Populous ou Syndicate, Bullfrog se lance cette fois dans la simulation économique pour le bonheur de tous, à commencer par les fans de SimCity (même si Peter Moulineux en nie l'influence directe : cf interview). Ca faisait longtemps qu'on rêvait d'un tel jeu, d'un SimCity à l'échelle humaine. Avec la sortie récente de Settlers, les simulations de monde semblent suivre peu à peu cette tendance, et c'est tant mieux. Cette fois, y a pas de quoi avoir la grosse tête, on n'est ni maire, ni Dieu, juste un entrepreneur, un gestionnaire de parc d'attractions. Un conseil : préparez votre thermos et votre en-cas, la partie sera de longue, de longue haleine.

Avant toute chose, Theme Park comporte trois niveaux de difficulté qui déterminent non seulement le capital de départ, mais égaleemnt le degré d'implication dans la simulation. Au niveau le plus simple, on se contente de bâtir le parc et d'y attirer les visiteurs, tandis qu'au niveau le plus difficile, il faudra faire des recherches pour découvrir et améliorer les attractions, gérer le stock de marchandises vendues (nourriture essentiellement) et en négocier les prix d'achat, spéculer en bourse, etc. En outre, quel que soit le mode de jeu, différents paramètres permettent de configurer le niveau de difficulté : on peut jouer tout seul ou contre des concurrents, les visiteurs sont plus ou moins exigeants, etc.

Une fois tout ça réglé, on peut enfin s'atteler à la tâche. Au début de la partie, on est obligé de démarrer en Grande Bretagne (ce qui semble bien peu réaliste, notamment à cause de la météo, mais bon...), car le terrain y est gratuit. Plus tard (beaucoup plus tard), on aura la possibilité de vendre son parc aux enchères et de s'installer ailleurs. Les éléments à mettre en place sont nombreux : les attractions proprement dites (grand huit, maison hantée, circuit de kart, etc.), les boutiques et autres stands ensuite (restauration, souvenirs et cadeaux, jeux, etc.), sans oublier les infrastructures "pratiques" (chemins bétonnés, files d'attente, toilettes, etc.). Outre ces composants purement matériels, il faut également se charger de l'embauche et de la gestion du personnel : mcanicien pour la maintenance des attractions (un accident est si vite arrivé), nettoyeurs pour l'entretien du parc (c'est salissant les visiteurs) et amuseurs publics (nounours, homme-requins, etc.). En mode global, on sera souvent confronté à des négociations salariales au risque de voir tous ses employés manifester avec leurs pancartes à l'entrée du parc (ce qui fait plutôt mauvais genre), si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Il va sans dire qu'on dispose de tous les écrans de statistiques indispensables pour gérer tout ça. Bref, tout reste d'un classicisme bon enfant. A propos d'enfants justement, c'est là que réside le principal atout de Theme Park. Admirez la transition !

QUI N'A PAS SON TICKET, QUI N'A PAS SON TICKET !

C'est qu'on est loin des simulations macrocosmique à la SimEarth. Ici, on se recentre sur les individus. A l'ouverture du parc, des centaines de visiteurs vont débouler. On les voit marcher, se diriger vers tel ou tel stand, manger, etc. Le nombre d'animations à l'écran est tout simplement hallucinant. S'ils sont contents, ils font "O.K." avec le pouce, sinon, ils pleurent à chaudes larmes, à la sortie des attractions à sensations. PArfois, ils verdissent et vomissent tout leur quatre heure ! Mais ce qui aurait pu n'être que des sprites bougeant joyeusement, acquiert une toute autre dimension grâce à l'utilisation de bulles de BD qui nous permettent à l'instar de Big Brother, de scruter la moindre de leurs émotions, le moindre de leurs désirs. S'ils ont faim et soif, on voit un hamburger et une canette, s'ils s'ennuient, on voit des "zzzz", s'ils ont des envies pressantes, on voit le sigle "hommes/femmes", etc. On dénombre pas moins d'une trentaine de ces désiratas ayant trait à ma nourriture, aux prix, au contentement, et tutti quanti. Fort heureusement, un écran de synthèse permet de sonder les masses pour connaître les besoins à satisfaire le plus urgemment.


Un plan général facilite la vue d'ensemble du parc, et permet un accès rapide aux différentes zones.

ALLEZ ROULEZ, ROULEZ JEUNESSE !

En fait, on pourrait simplement se contenter de suivre la journée d'un visiteur, à travers son comportement et ses sentiments. Un écran spécial permet d'ailleurs d'accéder à cette option. On y consulte l'identité d'un client particulier, le temps passé dans le parc, le nombre d'attractions utilisées, son indice de satisfaction, l'argent qu'il vous reste en poche, etc. Outre les visiteurs et le personnel, parfois d'autres personnages apparaissent, généralement annonciateurs de très gros ennuis : des bandes de "Hell Angels" peuvent envahir et saccager le parc, des membres d'association de consommateurs peuvent envoyer leurs propres délégués incognito,etc. Techniquement, la réalisation de Theme Park est tout à fait correcte, même si elle n'atteint pas la qualité de celle de Syndicate. Graphiquement, Theme Park fonctionne par défaut en VGA, et le style des graphismes fait que dans un écran, on ne voit qu'une infime partie de la surface de jeu. Une carte globale permet de sélectionner telle ou telle portion, mais on ne peut que regretter le mode "zoom" de Sim City 2000. Certes, le mode Super VGA est disponible, mais le manque de précision des déplacements du curseur, plus proches des sauts de puce, y est tel qu'il faut vraiment s'accrocher. D'autant qu'il n'existe pas de pause, aussi ne peut-on au mieux jouer qu'en vitesse "lente" pour limiter les

JOYSTICK LAND

Les "circuits" :
25 Le circuit auto
21 La rivière
12 Les montagnes russes
1 Le train de l'ouest
23 Le monorail

Les spectacles :
2 Les cow-boys
7 Les chevaliers
3 Les clowns
22 Les Dauphins

Les grandes sensations :
18 Le bateau-pirate
4 La navette spatiale
19 Le simulateur de vol
14 La fusée
25 La super toupie
8 La maison hantée

Les manèges :
16 Les tasses
24 Les parasols
15 Le train-fantome
13 Les avions

Les "cul-cul-la-
praline" :

6 Le chateau mou
11 le serpent toboggan
20 Le labyrinthe
5 L'observatoire
17 La grande roue
9 la tour panoramique

dégâts. De même, en vitesse "ultra", les animations à l'écran sont horriblement saccadés : les personnages ne sont pas animés, ils font du "image par image" ! A part ces "petits" - quoique

UP

- Un "SimCity" à l'échelle humaine, avec un sujet des plus "ludiques" qui soit : les parcs d'attractions.
- Trois modes de jeu; de plus simple au plus compliqué, avec de nombreux paramètres supplémentaires, permettent à chacun de s'amuser.
Le nombre d'animations, aussi bien pour
-
les attractions que pour les personnages, est tout simplement hallucinant.
- Une ambiance sonore très réaliste et variée : chaque attraction / manège a son propre jingle, les réactions des personnages sont audibles.

DOWN

- L'interface, quoique classique, manque de précision, et même si le S-VGA est dispo, les déplacements de la souris y sont très proches des "sauts de puce", réduisant à néant la jouabilité.

génants - défauts, on ne peut se féliciter d'une telle réussite. En plus de l'intérêt du jeu, comme je le soulignais précédemment, les animations , que ce soit des personnages ou des attractions, sont surprenantes de qualité et de variété. Par exemple, certaines attractions mettent en scène un spectacle aux thèmes divers (clowns, cow-boys, gladiateurs/chevaliers ou dauphins) et en regardant bien, on peut y assister en "direct live" ! Un tel souci du détail mérite un grand coup de chapeau. L'ambiance est formidablement soutenue par une bande-son hors-pair. Les ruitages d'une part, avec les cris d'enfants, les pleurs, les rires, les "beurks" quand il y a trop de déchets par terre, etc. Les musiques d'autre part, avec un jingle différent pour chaque attraction, médiéval pour le spectacle des chevaliers, "fantômatique" pour la maison hanté et le train fantôme, "synthétique" pour le simulateur de vol et la navette spatiale, etc. On s'y croirait ! Un mot sur la présentation, véritable court-métrage d'animation, en 3D Studio, vraiment spectaculaire. Pour conclure, notons l'excellente version francaise dans le texte, qui ne fait que confirmer ce qu'on savait déjà : Theme Park est un must.

CALOR

GRAPHISME 16
BRUITAGE 16
MUSIQUE 16
ANIMATION 15
ERGONOMIE 11
DUREE DE VIE 16
ORIGINALITE 14