Prehistorik
Tilt n°92 - Juillet/Août 1991
Amiga
Titus. Conception : Cybele ; programmation : Olivier Diaz ; adaptation :
Carlo Perconti ; graphisme : Jean-Christophe Alessandri ; musiques : Michel
Golgevit/Zorba Kouaik/Christophe Fèvre.
Il faut manger pour vivre, telle est la loi de Prehistorik. Dure loi à laquelle
est soumis le héros de la dernière production de Titus. De jolis graphismes,
des décors soignés, une bonne dose d'humour, des surprises, une difficulté progressive
pour un jeu qui, malgré quelques imperfections, procurera des heures de plaisir.
Tout
a commencé il y a fort longtemps. Les hommes des cavernes se tapaient dessus
et pourchassaient les étranges animaux de l'époque afin de satisfaire leurs
besoins en nourriture. La chasse était de toute façon une des seules occupations.
Et c'est ainsi que vivait Grawagars, notre ancêtre selon Titus.
Armé d'un gourdin, Grawagars s'en va donc à la quête du rumsteak.
Les sept niveaux sont de deux types. Les numéros impairs se déroulent suivant
un scrolling horizontal classique tandis que les pairs relèvent plus du tableau-bonus.
Il s'agit de martyriser jusqu'à la mort un monstre dont l'apparence diffère
selon les circonstances : dinosaure, rhinocéros (que l'on élimine en lui tapant
sur la queue et non sur la tête…) et géant.
Le premier niveau est une mise en train et nous laisse apprécier
les différentes subtilités du programme. Les monstres ne sont pas bien méchants.
Il faut les assommer de deux, trois, voire cinq coups de massue selon qu'il
s'agit d'un dino, d'un ours ou encore d'une tortue géante. Autour du crâne du
malheureux tournent alors des étoiles du plus bel effet. On en aurait presque
pitié s'il ne s'agissait pas de … manger. Car en leur passant dessus pendant
leur étourdissement, vous les faites directement entrer dans votre estomac.
C'est magique… Vous remarquez en fin observateur qu'avant de vous attaquer sauvagement,
chacune de ces charmantes bestioles surgit d'une caverne. Vous trouverez à l'intérieur
un véritable garde-manger : bananes, cerises et autres cuissots, mais aussi
des vies supplémentaires ou bien des armes plus puissantes comme la hache. Avec
cette dernière, un coup suffira là où deux étaient nécessaires. Mais ne vous
risquez pas dans les cavernes sans raison ! Certains aliments ne valent pas
vraiment la peine qu'on se décarcasse. Il faut manger pour vivre, mais tout
de même…
Les niveaux impairs suivants sont de la même trempe. Le décor
change (banquise, forêt…), les personnages aussi (pingouins, ours blancs, oiseaux
obstinés), mais le principe reste le même, en plus corsé. Car la mission, je
vous le rappelle, est de collecter le maximum de victuailles. Un compteur en
haut de l'écran se remplit au fur et à mesure. La difficulté provient bien entendu
de la raréfaction de l'approvisionnement. Et vous ne pourrez passer le niveau
suivant qu'une fois rassasié, quitte à vous en retourner compléter votre besace.
Ah ! Vicieux, ces programmeurs… De temps en temps, un gourou en méditation surgit
de nulle part en se demandant ce qu'il peut bien faire ici.
N'ayez crainte et dépêchez-vous ! Vous ne disposez pas que de
quelques secondes pour récupérer le bonus qu'il détient à votre intention :
hache, ressort pour le super saut, temps supplémentaire, bombe, bouclier et
vie supplémentaire.
Quant aux niveaux pairs, il faut taper, taper, et encore taper…
mais au bon endroit ! En fait, si le niveau 2 semble simple, les 4ème et 6ème
sont d'une toute autre difficulté et, croyez-moi, c'est sur ces scènes que vous
perdrez le plus de vie…
Côté réalisation, les graphismes sont bien rendus (les cheveux
de Grawagars volent au vent à chacun de ses sauts) et la musique vraiment agréable.
Les bruitages sont réalistes et amusants et on sent l'effort apporté à la bande
sonore.
La
difficulté est progressive et le programme manque vraiment pas d'humour. Au
cours de certaines séquences au-dessus de l'eau, vous utilisez des ballons ou
encore un aphaplane (l'ancêtre du deltaplane en peau de bête !).
Au niveau 2, l'animal à abattre est un dinosaure qui envoie au
casse-pipe ses rejetons reconnaissances à leurs couches-culottes. Vous aurez
même à affronter des cousins éloignés vous ressemblant étrangement. Comme les
autres c'est à la massue qu'ils auront à faire. Mais eux, vous ne les dégusterez
pas. " Grawagars oui, cannibale non ! "
Quelques reproches toutefois. Tout d'abord, les feux qu'il faut
sauter dans les grottes. Les programmeurs les ont calculés de telle façon qu'il
faut se placer au pixel près. Tout est fait pour que vous ressembliez à un poulet
rôti. De plus, la technique pour les sauter diffère suivant les machines… Enfin,
parmi les nombreux objets que vous tentez de collecter, aucun n'a été prévu
pour reconstituer la barre d'énergie qui se trouve en haut de l'écran. Et quand
elle arrive à zéro, vous perdez une vie… Les codes pour accéder aux niveaux
ultérieurs ou la possibilité de sauvegarde font également défaut.
Cependant, Prehistorik vous apportera de longues heures de plaisir,
tant que sa difficulté progressive que par les surprises qu'il vous réserve.
Certains bonus sont cachés et n'apparaissent qu'en tapant à un endroit précis
(sur le panneau de début de tableau par exemple) et des salles secrètes sont
à découvrir (dans le niveau 1, il faut plonger dans la fosse d'où ne surgit
aucun poisson…) Une production Titus comme on (note de Wokie : l'article se
termine ici, le mot manquant doit être " aime "… mais on ne le sera jamais :
)
Version
ST
En fait, peu de différences avec la version Amiga. Juste un petit
bug : quand Grawagars reçoit un coup mortel, il s'envole vers le paradis avant
d'avoir complètement disparu de l'écran. Les graphismes sont identiques à ceux
de la version Amiga, seuls les bruitages sont quelque peu appauvris. Cela signifierait-il
pas que la version Amiga est une transition pure et simple de la version ST
?
D.T.
Version
PC
Les graphismes de la version PC sont vraiment très sympathiques.
La musique agrémentée des bruitages, pourvu que l'on dispose d'une carte sonore,
berce agréablement les oreilles. Un reproche cependant : sur compatible XT,
le jeu est vraiment trop lent. Allez plus loin devient alors plus aisé. Sur
AT ou 386, en revanche, préhistorik est bien trop rapide et vous perdrez vos
vies dès les premières parties à la vitesse de la lumière. Dommage que rien
n'ait été prévu pour pouvoir adapter le jeu de la vitesse du microprocesseur
de sa machine.
D.T.