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Wing Commander
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Tilt n°95 - Novembre 1991
PC EGA/VGA
Wing Commander II est le meilleur jeu de combat spatial ? Oui, sans aucun doute.
Il est beau, très beau même, les animations sont superbes et la musique colle
parfaitement à l'action. C'est une véritable super-production. La configuration
nécessaire est la hauteur de ces prétentions. Aussi, n'espérez pas en profiter
sur un PC bas de gamme…
Origin. Producteur : Chris Robert ; Direction : Stephen Beeman.
15
Mo occupés sur le disque dur. 590 Ko de mémoire vive nécessaires pour lancer
le jeu avec toutes les options. 7 disquettes 3 "1/2 de 1,44 Mo compactées. Ces
quelques chiffres donnent une idée de l'ampleur de ce jeu titanesque. Et
cela en vaut la peine ! C'est à un véritable film interactif que vous allez
participer. Mais commençons par l'histoire. Dans les épisodes précédents (Wing
Commander 1 et ses deux " data disk ") vous étiez pilote sur le Tiger Claw,
fleuron de la flotte spatiale terrienne. Vous avez petit à petit grimpé tous
les échelons de la hiérarchie et le commandement du croiseur devait même vous
revenir bientôt. Au moment où le jeu commence, vous venez de passer en cours
martiale pour traîtrise ! La présentation du jeu, qui est absolument superbe,
vous raconte en musiques (et en paroles si vous disposez d'une Sound Blaster)
ce qui s'est passé. Il y a dix ans, le Tiger Claw a été attaqué et détruit par
des vaisseaux invisibles. Etant le seul rescapé, vous êtes bien entendu allé
prévenir vos supérieurs. Qui ne vous ont pas cru ! Du fait de vos états de service,
vous avez été seulement rétrogradé et moisissez depuis sur une station spatiale
secondaire, sans espoir de redorer votre blason. C'est à ce moment là que la
présentation se termine et que le jeu commence. L'ennemi s'approche de votre
zone, de même que le Concordia, un croiseur que vous retrouverez plusieurs de
vos anciens amis (et ennemis !). Je vous laisse découvrir le reste de l'histoire
par vous même, d'autant qu'elle change en fonction de vous même.
J'ai testé ce jeu sur un 486-33 MHz et sur un 386sx et peux conclure
que la machine idéale pour utiliser Wing Commander II est une 386 à 25 ou 33
MHz, disposant
d'un disque dur rapide et de plus 2 Mo de mémoire vive. Un 486 donne des animations
fluides mais des combats trop rapides et difficiles à gérer et un 386sx est
un peu lent. La machine conseillée par Origin (286 à 12 MHz) sera de toute façon
insuffisante pour donner tout son éclat à ce jeu. La qualité des animations
est époustouflante et, si vous disposez d'un PC suffisamment rapide, l'action
est très fluide. Les séquences animées sont innombrables : entre chaque mission,
pendant
les missions… Vous n'intervenez pas pendant ces phases, mais cela donne une
atmosphère au jeu, une unité que n'avait pas Wing Commander I. Je n'ai pas pu
tester les synthèses vocales, mais j'ai eu l'occasion de les entendre à l'ECES
et elles sont superbes. En revanche, seule l'introduction en profite et (d'après
les instructions du programme) il vaut mieux les désactiver après les avoir
entendues. Pour peu que vous ayez suffisamment de mémoire, la musique accompagne
tout le jeu, aussi bien pendant les scènes animées que pendant les combats.
Elle est absolument superbe ! Les graphismes sont eux aussi époustouflants.
Le VGA 256 couleurs a été merveilleusement utilisé et les vaisseaux et autres
stations spatiales valent le coup d'œil. Les
jeux d'ombres, lors des animations, donnent une qualité que ne renieraient pas
de très bons dessins animés japonais ! Les combats ont relativement peu changé.
Les graphismes ont bien entendu été améliorés, mais surtout vous pilotez maintenant
des vaisseaux plus variés, du minuscule vaisseaux à deux canons et sans missile
au bombardier lourd, lent mais fortement blindé et disposant de trois tourelles
et d'une flopée de missiles dévastateurs
(les torpilles détruisent un croiseur lourd d'un coup !) Ils se pilotent de
façons très différentes (avec les bombardiers, vous passez d'une tourelle à
l'autre sans vous préoccuper des tirs ennemis) et procure une réelle variété
dans le jeu.De nouvelles armes sont venues se joindre à votre arsenal et, sur
le bombardier, un système de visée vous aide à suivre les trajectoires de vos
ennemis. Avec les habituelles patrouilles et les attaques de croiseurs ennemis,
il y a maintenant des récupérations d'objets ou de camarades. Indispensable,
ce jeu est indispensable !
Francis
: oui !
J'ai
testé ce jeu sur un 386sx, sans mémoire étendue et sans carte sonore.
Première remarque : pas même un " bip " pour égayer nos combats. Le
silence total ! Les animations, par ailleurs très belles, sont saccadées
et assez lentes. Les combats, par contre, sont rapides et agréables.
Le contrôle se fait à la souris et je vous conseille d'en trouver une
suffisamment précise. Origin a fait un jeu pour les configurations puissantes.
Ces défauts n'empêchent pas Wing Commander II d'être un petit bijou,
sans doute le meilleur jeu existant actuellement. Un superbe hit !
Francis
Béguec |
Il est beau, il est maniable, il est varié, il comporte des dizaines
de missions qui lui assurent une très longue durée de vie, il ne lui manque
rien pour être le hit de l'année. Si je devais donner un tilt d'or de la décennie,
je lui donnerais (encore que Sonic est génial !). Une mention spéciale pour
la musique, qui est sublime et qui accompagne merveilleusement ce jeu. Que puis-je
ajouter ? Les jeux sur PC arrivent à maturité et il semble difficile d'imaginer
ce qui va pouvoir arriver maintenant. Nous entrons dans l'époque des jeux développés
comme de véritables super-productions cinématographiques. Wing Commander II
est tout simplement génial !
Doguy
: oui, mais…
Pas
de doute, Wing Commander II est un monument. Comme le dit JLJ, on a l'impression
de participer à un film interactif. Cependant, l'aspect ludique est bien
présent. L'essentiel du jeu se déroule dans l'espace, en 3D. Vous devrez
piloter différents types de vaisseaux pour mener à bien des missions de
plus en plus complexes. Comme dans la plupart des simulateurs, de nombreuses
vues sont accessibles. A mon avis, seule la vue à l'avant de votre chasseur,
vous sera utile mais d'autres vous permettront de voir les combats de
l'extérieur, en un véritable remake de Starwars. Et des combats, il y
en a beaucoup ! Ils constituent en fait la majeure partie du jeu, et l'essentiel
de vos missions. C'est peut être l'un des reproches que l'on peut faire
à Wing commander II. De l'action, de l'action et rien que de l'action
! Les stratèges à la Elite ou les marchands de Foft seront déçus. Mais
la qualité technique du jeu devrait enlever les suffrages de tous les
types de joueurs. Soyons francs : je n'ai jamais rien vu de pareil ! La
3D, uniquement réalisée en sprites zoomés et déformés en temps réel, est
l'une des choses les plus fabuleuses que j'ai pu admirer de ma vie sur
PC, même les vaisseaux hyper-aggrandis ne sont pas toujours très beaux.
A ma connaissance, seuls les gens de Thalion Software ont développé un
système de 3D comparable sur d'autres machines (ST et Amiga). Ajoutez
à cela les 256 couleurs (en VGA) et les magnifiques phases animées (même
si je persiste à penser que les pixels du VGA sur PC sont trop carrés)
et vous aurez une idée de la qualité graphique du jeu. Sans parler des
digitalisations vocales et de la musique, grandioses, dont vous bénéficierez
avec une carte son. Wing Commander II est donc, dans l'absolu, l'un des
projets les plus aboutis jamais conçus sur " nos micros ". Pourquoi ces
guillemets ? Parce que justement, il y a de fortes chances pour que "
ces " micros-là ne soient les vôtres. Contrairement à ce qu'indique la
doc, il vous faudrait un super 386 (à 33 MHz), un méga de mémoire et une
carte son pour profiter pleinement du jeu. A mon avis, Wing Commander
II annonce l'arrivée d'un nouveau type de jeu sur micro. Mais pour l'instant,
il n'est pas réservé qu'à une " élite " équipée de machines onéreuses.
En tout cas, pas de quoi recevoir un Tilt d'Or de la décennie ! ou alors,
à quand les hits sur Cray 2 ? En conclusion : pour les veinards qui déposent
du matériel suffisant, Wing Commander II est un soft à ne pas manquer.
Pour tous les autres, faites comme moi, continuez à rêver !
Dogue
de Mauve |
Jean-Loup Jovanovic
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